La poursuite de notre parcours nous amènera sur les marches orientales du pays, dans le Grand-Est, pour découvrir trois lieux de savoir.

La maison du pain d’Alsace, à Sélestat, est installée dans une maison traditionnelle datée de 1522, où se trouvait le siège de la corporation sélestadienne des boulangers. La visite des lieux sera l’occasion d’élargir notre vision puisque le musée présente l’histoire du blé et du pain en Alsace et dans le monde, ainsi que des ustensiles anciens et contemporains.

Le domaine brassicole ne sera pas oublié, grâce à un passage en Lorraine. Nous nous arrêterons d’abord au musée français de la brasserie de Saint-Nicolas-de-Port, non loin de Nancy, ville où se trouvait la première école de brasserie, dont l’activité perdure au sein de l’école nationale supérieure d’Agronomie et des Industries alimentaires. L’ancienne brasserie où se situe le musée portois a été construite en 1931 par Fernand César dans le style Art déco, dont elle est une superbe manifestation.

A Stenay, dans le nord meusien, le musée européen de la bière viendra compléter nos connaissances. Le musée est implanté dans une ancienne malterie, qui avait pris place au XIXe siècle dans ce grand bâtiment édifié pour servir de magasin aux blés de la citadelle au XVIIe siècle, une continuité céréalière due aux hasards de l’histoire.

Le grand moulin de Lucy, à Ribemont, constituera notre halte picarde dans les Hauts-de-France. Construit en 1830 sur l’Oise, le moulin actuel a des allures d’usine, par ses importantes dimensions (5 niveaux) et la couleur chaude de la brique locale. S’il a été transformé en 1900 en manufacture textile, il n’en reste pas moins un témoin des productions architecturales d’envergure générées par l’activité céréalière.

Notre voyage patrimonial dans l’univers des grains se terminera en Île-de-France. En arrivant en Seine-et-Marne, nous ferons une passage par la grange aux dîmes de Provins, ancien marché couvert du XIIIe siècle, transformé au XVIIe siècle en entrepôt pour les impôts d’Eglise sur les récoltes.

Le fruit des moissons est justement évoqué dans le Vexin français, à Sagy, au musée de la Moisson. Dans un ancien corps de ferme, les mutations techniques et sociales qui ont accompagné la production céréalière au XXe siècle sont expliquées de manière très accessible, notamment pour les plus jeunes, qui pourront apprendre à reconnaître les céréales.

C’est en banlieue parisienne que nous ferons une dernière halte avant la fin du parcours, à Ivry-sur-Seine, pour visiter le moulin de la Tour. Ce moulin à vent d’origine médiévale, autrefois en pleine campagne, est aujourd’hui entouré de hauts immeubles d’habitation, situation tout à fait surprenante dans le paysage urbain actuel. On peut y voir un mécanisme complet d’écrasage du grain et une superbe charpente.

Enfin, nous terminerons notre parcours par un lieu de savoir, la bibliothèque de l’université Paris-Diderot, sur les rives de la Seine dans le XIIIe arrondissement de Paris, pour découvrir l’épopée des grands moulins de Paris. Cette emblématique minoterie industrielle de 1917 a été admirablement reconvertie pour les besoins des étudiants.

Cette découverte patrimoniale se termine, mais n’oubliez pas que de nombreux autres sites céréaliers sont ouverts dans toutes les régions, non loin des édifices sélectionnés ici. Avec un patrimoine aussi riche, beaucoup resteront à découvrir lors de prochaines Journées du Patrimoine, et tout au long de l’année.

 

Cet article est issu d'une série réalisée à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, qui propose une découverte de quelques sites céréaliers représentatifs de cette richesse architecturale et humaine à travers les régions françaises. Cliquez ici pour retrouver l'ensemble des articles.