Avant, la vie professionnelle d’Éric Frétillère se jouait à l’intérieur des espaces qu’il concevait et aménageait pour ses clients. Aujourd’hui, cet ancien architecte d’intérieur s’ouvre aux espaces extérieurs pour nourrir sa famille.

Eric, 54 ans, a changé de vie quand il est tombé amoureux de la fille d’un maïsiculteur, et qu’il a repris l’exploitation de ses beaux-parents au sud-est de la Dordogne. C’était il y a 20 ans, à Saint-Rémy-sur-Lidoire, à mi-chemin entre Bordeaux et Périgueux.

Penser en hectares plutôt qu’en mètres carrés n’a pas mis son imagination à mal. C’est toujours un créatif dans l’âme. Il voit dans la nature un langage et des symboles qu’il a à cœur de partager. La propriété lui donne de multiples opportunités d’exercer ses talents. Qu’il s’agisse de restaurer une vieille maison à l’architecture atypique ou d’imprimer les dates d’anniversaire de ses deux enfants sur la coque d’une barque, Eric fonce !

Comme un rideau qui tombe

L’architecture et l’agriculture ont des points communs. Eric a toujours rêvé d’une vie en harmonie avec son milieu. Et il a toujours souhaité créer et transmettre du sens. Sa nouvelle vie a enrichi son bagage sensoriel, émotionnel et intellectuel. Il lui sert à raconter une agriculture dépouillée de ses versants techniques, scientifiques, administratifs… l’agriculture qu’il aime et qui fait son bonheur.

Cette agriculture, Eric adore la raconter. C’est la caresse de la terre fraîchement travaillée au printemps. Les deux étangs poissonneux servent de réserve d’eau pour ses cultures de maïs durant l’été.

Le plus beau vient quand il parle du maïs. « L’hiver, le sol est nu autour de ma maison. Puis au printemps, le maïs commence à pousser. C’est une plante magnifique, qui croît vite. Tout à coup, la maison est isolée dans l’intimité des végétaux et des bruits d’eau. Soudain, quand l’été arrive, le maïs jaunit et flétrit. Il devient triste et on le coupe. La maison se retrouve toute nue. Elle est rendue aux regards et aux questions. Le maïs que je coupe, c’est comme un rideau qui tombe. »   

Les visiteurs de passage dans son gîte découvrent que l’archi des champs est aussi metteur en scène, et que la nature est son théâtre !