Il y a des terres qui donnent plus que d’autres. Il en est ainsi des agriculteurs qui les cultivent. A Castelnaudary, en région Languedoc-Roussillon, Evelyne Guilhem est une agricultrice particulièrement généreuse de ses compétences et de son temps.

Maire adjointe en charge du développement durable, cette jeune « quinqua » est aussi membre du réseau Passion Céréales, vice-présidente de la chambre d’agriculture de l’Aude et membre du bureau de la Fédération Nationale des Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (FNCUMA).

Entre ces mandats et son travail sur les 74 hectares qu’elle cultive avec son mari entre Carcassonne et Toulouse, Evelyne trouve encore le temps de s’investir dans la coopération internationale. Chaque hiver, elle s’envole pour le Burkina Faso avec la section audoise de l’association Agriculteurs Français et Développement International (AFDI). Sur place, elle se rend dans des coopératives agricoles de la vallée du Sourou et du barrage de Daka pour parler semences, irrigation et organisation. Là-bas, il ne s’agit pas seulement de donner, mais aussi de recevoir. Et de repartir « en relativisant certains problèmes ».

A Soubiran, on aime « regarder par-dessus la haie »

Où cette grande brune puise-t-elle son goût immodéré pour la terre et les Terriens ? « Si on se replie sur soi, on n’évolue pas, explique-t-elle. L’échange est la base de toute amélioration. Voir ce qui se fait ailleurs permet de s’entraider et de progresser. » Evelyne vient d’une famille où l’engagement et l’entraide sont naturels. « Mes parents, agriculteurs eux-aussi, sont très impliqués dans le milieu associatif. Du côté de mon mari, son grand-père a pris soin, jusqu’à la fin de sa vie, du vieux monsieur qui vivait seul dans la maison de maître. »

Dans la plaine du Lauragais, au bord du Canal du Midi, la terre d’Evelyne et de son mari Alain est, elle aussi, généreuse. Elle donne généreusement du blé tendre et du blé dur, du soja et du tournesol, des oignons et des haricots. Lieu de cueillette et de collecte, la propriété est aussi un lieu de recueillement. Elle appartenait au XIXe siècle à Marie-Thérèse de Soubiran, la fondatrice d’une congrégation religieuse qui s’est assigné pour mission d’aider les jeunes et les pauvres.

Pourquoi une telle succession de personnalités altruistes, qui aiment « regarder par-dessus la haie », sur la même centaine d’hectares ? Seule la terre le sait.