Céréalier dans le Morbihan, Jean-René Menier sème aussi des tweets. Sur le réseau de micro-blogging, @menierjeanrene tient la chronique de l’agriculture bretonne et de son exploitation de Mauron.

A 60 kilomètres à l’ouest de Rennes et à 8 kilomètres de la forêt de Brocéliande, le céréalier est très à l’Ouest sur la carte. Pas dans la vie. Ancien comptable dans des organisations agricoles puis vendeur d’équipements informatiques pour la gestion des élevages, le céréalier n’a pas peur des chiffres ni de la rigueur. Depuis janvier 2013, il utilise le format parcimonieux de 140 caractères espaces compris pour « dire sa vérité, énoncer des faits et partager ma vie d’agriculteur ».

Jean-René utilise Twitter et ses plus de 900 followers pour « rapprocher la société de mes cultures de blé, d’orge, de colza et de légumes ». Avec 80% de sa surface agricole dédiée aux cultures alimentaires, Jean-René aime à dire qu’il nourrit les gens. « J’ai besoin d’être en contact avec ceux qui mangent mes produits. Twitter est un moyen de communication de plus pour moi. »

Sur son compte, sa photo de profil le montre souriant, les yeux malicieux derrière ses lunettes à fine monture. Son thème détaille les sept étapes du cycle de vie du blé. Pour se décrire, Jean-René égrène les hashtags qu’il utilise le plus. Parmi eux : #agriculteur #céréales #passioncereales.
En communiquant sur Twitter, il participe à faire évoluer l’image de l’agriculteur et de l’agriculture en général. « J’aime donner du temps pour communiquer, me mettre au service du collectif, de la profession agricole en l’occurrence. »

L’usage que Jean-René fait de Twitter n’est pas un cas isolé. Dans un article paru en février 2015, 20 Minutes explique que les agriculteurs sont l’une des professions les plus actives sur ce réseau social. L’agriculture aurait même un avenir connecté radieux. Les agriculteurs sont mobiles, réactifs, à la pointe de la technologie et solidaires… Tout autant de raisons d’utiliser les réseaux sociaux pour rester connectés pendant leurs déplacements, documenter la croissance de leurs plantes, partager une bonne nouvelle, demander un coup de main à un collègue…

Autre qualité non négligeable sur les social medias, les agriculteurs ont aussi de l’humour. En Grande-Bretagne, les paysans ont ainsi lancé le «farmer selfie» ou «felfie», un nouveau genre d’autoportrait qui consiste le plus souvent à poser avec un animal.

« Je pense que la vie est assez dure pour tout le monde. Notre métier, qui est fait d’accélérations et de temps de pause, nous permet d’offrir des moments de contemplation, de sérénité et de réflexion à ceux qui ont tout le temps le nez dans le guidon », confirme Jean-René. En attendant ses « felfies » dans les carrés de couleurs dessinés par ses 100 hectares de céréales, voici quelques tweets et retweets céréaliers glanés le long de sa timeline.